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Bienvenue au Brave GNU World de Georg. Afin de changer un peu, je vais
commencer par le juridique, puis passer au technique, pour terminer sur les
aspects sociaux du project GNU, parce qu'on me l'a demandé !
C'est une tâche importante pour plusieurs raisons. Tout d'abord, la législation en la matière est en plein développement, et nous avons besoins d'avocats compétents qui s'assure que la législation laisse sa place au logiciel libre. De plus, les hommes d'affaires on besoin d'une certaine sécurité juridique, et l'ifrOSS peut aider à cet égard.
Concernant l'applicabilité de la LPG GNU en Allemagne, dont de nombreuses firmes se sont préoccupée dans le passé, il y a une étude intéressante d' Axel Metzger et Till Jaeger - les fondateurs de l'ifrOSS, qui est disponible en ligne: [6 (en allemand)].
Cette étude conclu que la LPG GNU peut s'appliquer sans conflit majeur avec la loi allemande sur le copyright, mais que certains de ses termes ne sont pas valables. Les problèmes commencent avec les logiciels dérivés "par licence artistique" où la modification violerait la disposition §14 UrhG. De plus, l'utilisation du logiciel de manière non prévue pourrait poser problème au regard du paragraphe 31 de la 4 UrhG. Mais le plus important, c'est la déclaration de non-responsabilité qui aux termes de la AGBG n'est pas valable. La responsabilité et les garanties augmentent particulièrement lorsqu'un logiciel est vendu.
Autre point très intéressant: le commentaire final selon lequel le succès et la présence de GNU/Linux sur le marché risque de diluer l'idée de rémunération juste dans le droit du copyright. La discussion qui va en résulter risque d'être extrèmement intéressante.
Ce qui serait intéressant dans ce contexte, c'est de voir ce concept s'étendre aux autres pays et voir ces institutions se connecter dans une sorte de "FSF juridique". Ceci pourrait assurer et protéger le succès du logiciel libre et de la liberté parce que le commerce connaîtrait facilement le statut exact dans les divers pays.
Cela nous amène à la partie technique de ce numéro.
Vu que "Message Oriented Middleware" ne veut pas dire grand-chose pour beaucoup d'entre nous, je vais en dire deux mots: On utilise MOM chaque fois que de l'information est échangée dans un réseau hétérogène dont les noeuds utilisent des protocoles différents. L'exemple classique est un réseau de distributeurs de tickets sur l'ensemble du territoire. Ces machines sont produites par des vendeurs différents, programmées par des équipes différentes dans des langages différents. S'il faut changer le prix d'un ticket, il faut un traducteur pour changer le "nouveau prix" en un format compréhensible pour la machine. Il est également important de traduire le résultat de l'opération (succès ou erreur) dans un langage compris par le programme de gestion. C'est ce travail qui est fait par des Message Oriented Middleware comme xmlBlaster. Si vous remarquez une ressemblance avec Jabber présenté dans une édition précédente, cela prouve que vous êtes attentif.
xmlBlaster se fonde aussi sur un modèle client/serveur mais cette fois le serveur est écrit en JAVA pur et devrait tourner sur n'impote quelle plateforme munie du JDK 1.2. Les clients couvrent un large éventail: il y a déjà des exemples pour Java, Perl, et C/C++ dans la distribution. On travaille sur Tcl et Python.
Les communications avec le serveur se fondent sur CORBA et on peut filtrer les messages avec des expressions XPath. Si CORBA pose problème à certaines applications, on peut aussi utiliser le http ou le courriel, disponible sous formes d'additions (add-ons). Comme le nom le suggère, les messages eux-même sont encodés en XML et donc n'importe quoi peut être transmis, y compris des fichiers binaires.
Les utilisations possibles sont très vastes, et en insistant un peu, n'importe quelle communications entre divers programmes/ordinateurs pourraient l'utiliser. Même si xmlBlaster est encore jeune, il est déjà utilisable et les développeurs intéressés sont invités à jeter un oeil.
Scheme est un langage de haut niveau, très puissant, appartenant à la famille du LISP et développé à l'origine par Guy Lewis Steele Jr. et Gerald Jay Sussman. Cela signifie que les scripts Scsh bénéficient de l'éventail complet des types: listes, vecteurs, procedures, hashtables, nombres, etc. De plus, la syntaxe de Scheme est extensible: il peut donc être adapté à certains champs d'application spécifiques.
Bien sûr, vous pouvez écrire des scripts shell normaux avec Scsh, c'est supporté par une notation spéciale, ainsi que les redirections. Mais Scsh peutégalement être utilisé pour la programmation système. Il donne accès à toutes les fonctions POSIX du système et possède en plus des extentions, comme un support des sockets complet. Cela permet d'écrire en Scheme des programmes que l'on écrit traditionellement en C. Le "Scheme Underground" du MIT [9], également développé en Scsh, a même écrit un serveur http complet en Scsh, et il est utilisé au MIT.
Lors de la conception de Scsh, on a fait très attention à lui donner une interface claire pour l'accès au système d'exploitation afin d'arriver à une portabilité maximum. Cela permet à Scsh de tourner sur tous les sytèmes disposant de Scheme 48 VM, qui peut lui-même être compilé sur tous les systèmes qui ont un compilateur C. L'interface système est également très portable et jusqu'à présent, Scsh a été utilisé sur tous les Unix 32 bit et dérivés sans changement dans l'interface. Les problèmes commencent avec les machines non-32 bit. Il n'y a pas non plus de support pour les threads, et le démarrage est encore assez lent, mais on y travaille.
Voilà qui termine la partie technique d'aujourd'hui. J'aimerai maintenant aborder un domaine dont on ne voit souvent pas le rapport avec les ordinateurs.
Cet article est la réponse à une publicité dans le magazine allemand "Wirtschaftswoche" ("Business Week") qui a rempli la ville d'affiche proclamant "Chaque génération a ses modèles". Derrière on voyait des bustes en pierre de Jules César, Napoléon Bonaparte et Bill Gates. Si cela n'avait été pour Bill Gates, j'aurais pris cela pour une mauvaise blague. Mais c'est "Business Week", et Bill Gates est l'homme le plus riche du monde, donc je suppose qu'ils sont sérieux.
Qu'est-ce que cela veut dire de déclarer que ces gens sont des modèles ? Jules César et Napoléon Bonaparte étaient des conquérants puissants dont les guerres ont causé la souffrance de centaines de milliers de personnes - même si leur propres peuples en ont tiré un léger avantage pour une courte période. A un moment, les deux ont perdu le contact avec la réalité et se sont considérés tout-puissants. César s'est autoproclamé dictateur et a été assassiné alors que Napoléon a eut les yeux plus grands que le ventre et s'est retrouvé en exil. Si il y avait eut plus de place sur l'affiche, je suppose qu'Attila et Ghengis Khan complèteraient assez bien la série. Toutes ces personnes sont sans conteste des personnage historique qui ont changé la face du monde. Mais des modèles ?
Sans la photo de Bill Gates, le rapport avec le projet GNU serait sans doute difficile à voir. Mais comme une Cour américaine l'a déclaré, son comportement économique a une certaine ressemblance avec les exemples cités plus haut.
Le "Wirtschaftswoche" voulait probablement simplement parler du pouvoir que ces gens ont ou ont eu. Mais je ne pense pas que la simple accumulation de puissance basé sur la souffrance d'autrui fasse de quelqu'un un modèle.
Ce qui m'amène à l'aspect social du projet GNU. Le projet GNU propage l'idée du logiciel libre parce que cela nous donne de meilleurs logiciels, mais ce n'est pas la seule raison. C'est aussi parce que nous utilisons notre énergie sur quelque chose dont nous bénéficions, mais dont bénéficient également tout le monde, et sans que cela ne nous coûte directement. Nombreux sont ceux qui prennent cela, à tort, pour de l'altruisme, alors que la stratégie est égoiste. Les programmes sont écrits car les auteurs en tirent un avantage. Cet avantage peut prendre des formes différentes: s'amuser, bâtir une réputation, une rémunération, l'altruisme, et bien d'autres choses. L'altruisme n'est qu'un des motifs possibles, pas le plus important.
Finalement, le but de la philosophie est de se créer une place pour vivre en portant le moins possible préjudice au reste de l'humanité et en l'aidant si possible. Cela n'exige pas de vous et moi d'être "bon". Il est même possible d'avoir un nombre presque infini de "parasites" qui coexistent pacifiquement parce qu'ils ne peuvent pas fermer le robinet pour les autres. Dans le domaine du logiciel, c'est garanti par la licence GNU qui permet à tous de bénéficier du travail d'un autre, mais qui garanti en même temps que les changements seront disponibles pour tous. En fait, les "parasites" renforcent le mouvement parce qu'ils se fondent dessus et donc indirectement le reconnaissent comme le standard.
La manière dont tout cela marche dans le monde du logiciel est assez évidente. Mais ce système peut être transféré dans d'autres domaines, même si ce n'est pas toujours aussi facile de voir la solution. Le premier pas est probablement la création d'un équivalent de la licence publique GNU qui protège la contribution de chacun tout en mettant le travail à disposition des autres.
En passant: bien que cette accusation ait été portée plusieurs fois et plus particulièrement au début du projet GNU, il n'a rien à voir avec le communisme. Le communisme est basé sur un Homme "bon" et "non-égoïste", et de plus il s'en prend au concept de la propriété, ce qui amène la peur et l'insécurité chez la plupart des gens, moi y compris.
Le projet GNU est en fait une forme de "partage égoïste", où chacun cherche son avantage personnel, mais laisse les autres en bénéficier aussi, tant que cela ne lui porte pas préjudice.
Je ne sais pas si j'ai réussi à faire passer mon idée, mais j'espère en tous cas en avoir suscité quelques unes. Si cela ne signifie rien pour vous, ignorez-le, simplement.
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dernière modification : $Date: 2002/02/13 17:52:13 $ $Author: r4f $